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Avicenne est l’héritier d’Hippocrate, mais surtout de Galien. Cela c’est pour la science. Josiane Lahlou choisit la pharmacopée plutôt que les visées théoriques. La pharmacopée lui permet de libérer un imaginaire scientifi que, qui fut une méthode réelle pour ces médecins. De fait, la préparation des médicaments est un réel voyage, une instruction anthropologique. Selon Avicenne, les remèdes n’agissent pas directement sur les organes, mais le font par le biais des humeurs qu’ils purgent en les remettant à l’équilibre. La pharmacopée relève du savoir qui consiste à rapporter toute parole à un événement langagier lié à une énonciation précise avec un nom propre ou un lieu de provenance : un tel m’a dit, on me rapporte de telle région que, etc. C’est ainsi que les hadiths prophétiques furent consignés. Cette méthode excède le seul domaine de l’exégèse religieuse pour devenir paradigme de connaissance. C’est pourquoi on ne sera pas étonné de voir dans ce roman Avicenne converser avec Al-Birouni, le grand spécialiste du lien entre le monde arabe et le monde indien, ou évoquer Abou Bakr Al-Razi, l’iconoclaste, dont la foi dans la raison humaine s’accompagnait directement du souci des autres, de leur santé, de leur vie en somme.