“LIRE. ECRIRE. CREER.”

“READ. WRITE. CREATE.”

les filles du feu les chimeres

les filles du feu les chimeres

Publisher: Gallimard
Date Of Publication: 30th Jun 2005
Author: NERVAL, GERARD DE
Barcode 9782070314799
AED 49
lead time for order delivery

Product Description

Quelle prose ! la plus poétique de la langue française. Nerval, en effet, invente dans ces deux volumes un genre nouveau, le récit poétique, fait de souvenirs impalpables, de rêves qui explorent l'inconscient et un monde inconnu, de personnages de contes de fées. Sans "Les Filles du feu" et "Aurélia", Proust d'un côté, André Breton et Julien Gracq de l'autre, n'existeraient pas. Et c'est un autre poète, Gérard Macé, qui les préface : ses textes sont eux-mêmes des œuvres poétiques.
Nerval avait conscience de la grandeur de son projet : “ Ce serait le Songe de Scipion, écrit-il dans sa préface, la Vision du Tasse, ou "La Divine Comédie" du Dante, si j'étais parvenu à concentrer mes souvenirs en un chef-d'œuvre. ” Et quant à la méthode : “ Inventer au fond c'est se ressouvenir. ” Les filles du feu sont au nombre de sept (1853), que dominent “ Angélique ”, “ Octavie ”, et surtout “ Sylvie ”. Dans “ Angélique ”, la chasse au livre ("Mémoires de l'abbé de Bucquoy") mime la quête amoureuse. Dans la course d'un homme et d'une femme à travers l'Europe, l'homme meurt et la femme revient (le contraire de la mère de Nerval). Dans le vertige de la mémoire, Nerval se souvient d'ailleurs d'avoir deux fois déjà, dans d'autres livres, raconté cette histoire.
“ Sylvie ” nous mène au cœur de la géographie nervalienne et de son univers mental : noms de villages et de jeunes filles en fleurs, rondes et déguisements, initiation amoureuse et faux mariage, chansons populaires et vieilles légendes, tout fait ressurgir le passé tel qu'on le rêve : la résurrection du souvenir est aussi importante que son contenu. Nerval est à la poursuite d'une image, celle d'une actrice belle comme le jour et pâle comme la nuit. Sous cette image en surgit une autre, à la place de Sylvie, Adrienne : la douce paysanne laisse la place à l'idéal sublime. Mais tout se brise : Sylvie se marie, Adrienne devient religieuse, l'actrice est poursuivie en vain : elle s'appelle Aurélie. Tout se recompose perpétuellement, à partir d'un feu primordial où naîtraient les âmes : telle est la philosophie de Nerval. Il n'y a pas d'ordre, pas de hiérarchie, le monde extérieur et le monde mental n'ont plus de frontière, ni d'ailleurs l'érudition qui truffe ces récits.
Le tout dans une prose fidèle à ce que Nerval appelle “ le hiatus et l'assonance du temps ”, proche du ton de la poétique chanson populaire du Valois. La pensée est toujours soutenue par le chant : c'est pourquoi, non seulement à cause des thèmes (et des femmes aimées), mais à cause de la recherche de la poésie pure, Nerval a voulu annexer "Les Chimères" à son recueil, dont elles sont le sommet et la conclusion.
2005 marque le 150e anniversaire de la mort de Nerval. À cette occasion, Gérard Macé préface quatre éditions nouvelles, deux en Folio classique : "Les Filles du feu" (mai 2005) et "Aurélia" (septembre 2005) et deux en Poésie/Gallimard : "Les Chimères" (juin 2005), "Lénore et autres poésies allemandes" (septembre 2005).