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En débarquant à Tanger, fin janvier 1832, Eugène Delacroix (1798-1863) espère découvrir l’Orient, le vrai, loin des improbables « turqueries » qui font fureur dans les milieux artistiques de l’époque. Il ne séjourne au Maroc que cent-vingt-cinq jours, pas un de plus, mais, de retour à Paris, il n’a de cesse qu’il ne puise dans ses viviers marocains et, durant trente ans, il prolonge librement sur des toiles les embrasements nés de son périple méditerranéen de six mois. Il en revient ébloui et n’oubliera jamais ce véritable choc de couleurs, de sons, de costumes. « Le beau court les rues, il y est désespérant », dira-t-il de Tanger et de tant d’autres cités.
Les Carnets de voyage, les aquarelles, les dessins, les esquisses et les pochades restent au coeur de ce florilège sublime les sources des peintures réunies pour la première fois dans ces Cimaises marocaines comme autant de messages esthétiques, de signaux originaux, de méditations sur la vie juive en terre d’Islam ou sur le traumatisme que fut sa halte de trois jours à Alger.