À la lecture de ce texte, on saisit vite ce qui sépare le gourou du philosophe. L'un prétend définir le Bien de manière univoque, l'autre reconnaît qu'il revient à chacun de découvrir selon les circonstances les moyens d'agir comme il convient. La prudence est d'ailleurs la vertu cardinale de ceux qui savent saisir l'occasion d'être heureux.
Aristote n'aurait donc aucun programme ? Pas vraiment. Il sait bien que les lois peuvent favoriser l'harmonie sociale et permettre aux hommes de vivre en bonne amitié. Même s'il ne se décrète pas, le bonheur reste une affaire politique, d'autant plus qu'on n'est jamais heureux dans la solitude. Et si le bonheur des uns pouvait faire celui des autres ? --Paul Klein